URBI ET ORBI: Cogito ergo Boum!
Souviens-toi, ébobé de tes sorties du 11 novembre quand tu n’allais pas au cross du Courrier de l’Ouest. Tu n’hésitais pas alors à te déplacer en bataillons serrés comme sur ces photos 2002.
Tu oubliais certes de célébrer les poilus tombés aux champs d’honneur même si parfois, après un fête trop arrosée, tu n’oubliais pas de déposer ta gerbe !
Il est vrai qu’aujourd’hui, ils sont tous tombés au champ d'honneur et il ne reste plus que les monuments à honorer.
Monument aux poilus, monument au poil
Et en ces lendemains d’armistice, le plus beau fleuron monumental en terre bocaine reste incontestablement celui qui se dresse fièrement à quelques jets de pierre de la porte Labâte, à quelques foulées de Saint-Porchaire.
Et c’est bien loin d’être un sujet Noirterre-à-terre !
Si les ébobés y sont passés à quelques reprises, ils n’ont jamais daigné le visiter ni s'y exhiber. Y prendre une pause, oui. Y prendre la pose, que nenni!
Sans doute parce qu’ils ne le trouvaient pas canon !
Sans doute parce qu’ils étaient pressés de revoir leurs boulets !
Sans doute parce qu’ils avaient épuisé la grosse artillerie de leur humour douteux. Les ébobés se contentent de poser devant des barriques sans doute pour sortir d'autres plaisanteries du même tonneau.
Alors, ébobé, suis le guide pour une visite historique ! C’est parti, mon kaki…. Viens voir la grosse Bertha!
Le décrire tient de la gageure puisque ce mémorial dédié aux poilus tombés à la drôle de guerre entasse pêle-mêle un drôle de fatras fait de canons,et de tout un arsenal sorti tout droit d’un champ de bataille…sans oublier cinq colonnes brisées, une croix et une statue de la vierge. Il convient pour le guide d'aller droit obus.
Et cette curiosité fait recette puisque de nombreux touristes enthousiasmés par leur visite passent ensuite à l’épicerie locale habilitée à vendre des cartes postales souvenirs en attendant les boules de neige comme à Lourdes, les T-shirts comme à Carnaby Street ou les ballons gonflants comme à EuroDisney.
« J’en vends même les jours de verglas », me racontait il y a quelques années l’épicière en se souvenant de son passé d’écolière où il convenait d’aligner des génuflexions entre les obus lors des messes célébrées au Monument.
Noirterre sera-t-il un jour Golgotha du gotha ébobé en goguette ? Y verra t'on un jour ce bataillon en tenue de combat comme dans cette campagne de 2002?
L’histoire reste à écrire et elle donnera au moins l’occasion à l’ébobé d’écluser quelques canons avant qu’il ne soit bombardé à son tour.
Puisse seulement la formule latine COGITO ERGO SUM « je pense, donc je suis » ne jamais plus se transformer au son des canons en « je pense donc j’appuie » :
A suivre : Prochain URBI et Orbi, la rue de la Bobinette